L’histoire des véritables sucres rouges des Ardennes de la Maison Simon

La naissance des sucres rouges

Les sucres rouges sont nés d’Ovide Hudréaux, mon arrière-arrière-arrière grand-père côté paternel qui, en 1925, fabriqua les premiers moules représentant pigeon, coq et petits oiseaux.

Lucie et Jean Simon, spécialiste de desserts assortis, de bonbons fins et confiseurs à Braux mais aussi forain (Maison Simon-Hudréaux) se lancent dans la fabrication des sucres rouges à cette époque et utilisent les moules de leur père Ovide. Ils deviennent cuiseurs de sucre.

Une énigmatique couleur

Quand on pose la question à Thomas Coutinho pour savoir pourquoi ce choix de couleur, la réponse ne semble pas évidente.

« Cette question est tellement simple qu’elle en devient compliquée, vous m’avez posé une colle. »

J’ai demandé à mamie qui m’a répondu : parce que c’est les sucres rouges. Nous n’avons pas la réponse, mamie n’a même pas pensé poser cette question à son père.

Je pense pour ma part c’est que la couleur rouge connote avec les fêtes, elle évoque la gourmandise, c’est tape à l’œil.

« Le Père Noël a d’ailleurs, quelques années après, choisi la même couleur pour le représenter. Ce serait-il inspiré des sucres rouges ?! Mystère. »

 

Il ne faut pas les confondre avec les sucres d’orge…

Les sucres rouges sont différents des sucres d’orge.

En plus de leur forme différente, la principale différence est bien sur qu’il n’y a pas d’orge dans les sucres rouges, principal ingrédient des sucres d’orge.

Ils n’ont que la couleur en commun. De nombreuses personnes les confondent.

Vous, voilà renseignés…

Un secret de fabrication bien gardé

Alors pour faire les sucres rouges, il faut créer un mélange équilibré selon une recette bien précise de sucre, de glucose et d’eau, sans oublier le colorant naturel rouge.

Ce mélange est amené à une température classée secrète.

Une fois à température, « la cuite », est transvidée dans une casserole avec un bec verseur permettant de couler directement le mélange dans les moules en fonte délicatement placé sur le marbre. Une fois refroidis, il n’y a plus qu’à les ouvrir et les sucres rouges sont là !

Une DRÔLE de réunion familiale

Les sucres rouges voient le jour, tous les ans, à la même période.

Un peu avant la St Nicolas, fête populaire dans les Ardennes et le long de toute la frontière du nord de la France,  Thomas revient dans les Ardennes pour aider sa grand-mère. L’équipe des sucres rouges enfile son tablier et se met au travail.

Il leur faut 30 minutes pour réaliser un sujet, de la préparation du mélange à son démoulage. Et ils enchaînent les fournées toute la journée.

Et c’est pas moins de 300 kg qui sont déjà sorti des moules cette année.

« Fût une époque, il n’y avait pas de St-Nicolas sans sucres rouges. Les sucres rouges sont offerts à la St-Nicolas, aux enfants. On laisse une carotte à l’âne et le lendemain on avait un sachet de sucres rouges. »

Il existe différents personnages pour ces sucres rouges : des St Nicolas et père Noël, bien sur, des chevaux de traits, des oiseaux, des églises, des pipes et les sachets de sujets pleins (coq, chien, chat, cheval, canard, poule, lion, écureuil ou bien soldat, bonhomme, Sainte vierge, danseuses mais aussi panier, pistolet et même soufflet de cheminée).

Un grand merci à Thomas COUTINHO qui a pris le temps de répondre à mes questions en cette période très chargée pour la famille SIMON.

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